Le gouvernement conçoit les budgets de 2021 dans le but d’amortir l’impact de la pandémie

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L’Espagne recevra 71 millions d’euros en transferts au titre du nouvel instrument de relance de l’UE, Next Generation 

Dans le cadre de la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19, l’État a approuvé le 28 octobre dernier un projet de budget pour 2021 qui contient une augmentation record des dépenses de 550.484 millions d’euros dans le but d’atténuer les effets de la crise et de stimuler une reprise rapide. Cette dépense sans précédent représente une augmentation de 19,4% par rapport à l’année précédente, de 13,6% si l’on exclut les 26.634 millions correspondant aux fonds européens.

Par ailleurs, un budget consolidé de recettes de 323 millions est prévu, ce qui représente une augmentation non négligeable de 6,6 %par rapport à 2020, grâce en grande partie à l’injection européenne. L’Espagne sera le deuxième pays à recevoir le plus de fonds, après l’Italie, au titre du nouvel instrument de relance de l’UE, Next Generation. Un total d’environ 71 millions d’euros en transferts au cours des prochaines années qui visent à pallier la détérioration de l’activité économique résultant des mesures de désengagement social. L’UE met ainsi à la disposition des États membres un volume de ressources sans précédent afin d’amortir le choc de la profonde récession du premier semestre de cette année, la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale.

« Une politique fiscale responsable va être mise en place pour assurer la viabilité financière et environnementale, garantir la croissance future et nous permettre de nous prémunir contre de futures pandémies », le Gouvernement s’engage à le faire dans le résumé du projet de budget général de l’État de 2021.

 

Les retraites et le chômage, principaux acteurs des dépenses budgétisées 

Selon le projet de loi sur les budgets généraux de l’État pour 2021, les dépenses publiques s’élèvent à 383.542 millions d’euros, soit 33% de plus qu’en 2020. Sur ce total, 239.76 millions seraient consacrés aux dépenses sociales, soit une augmentation de 10,3%. Les pensions, avec plus de 163 millions d’euros constituent le plus gros poste. À mesure que la population vieillit, la facture des pensions augmente, comme le montre la tendance de la dernière décennie et demie. 

Avec le chômage, qui atteint 25 millions en 2021, soit une variation de 20% par rapport à l’exercice précédent, ces deux atouts représentent plus de 50% des dépenses budgétaires.

 

Logement, Tourisme, Infrastructures et Industrie et Énergie, ceux qui ont le plus remarqué la variation budgétaire 

Bien que les dépenses aient augmenté dans l’ensemble, certains secteurs se distinguent par la variation spectaculaire de leur budget. C’est le cas de l’Aide au logement et à la construction, dont le budget s’élève à 2.253 millions d’euros, soit près de cinq fois le budget de l’année précédente. Il a également noté une augmentation significative du commerce, du tourisme et des PME, dont les 2.23 millions d’euros dépassent de plus du double le chiffre de 2020.

Par ailleurs, pour l’année prochaine, les budgets généraux de l’État disposent de 11.527 milliards d’euros pour les infrastructures, soit 115 % de plus que l’année précédente. Ce montant sera financé à hauteur de 59% par le budget national et des 41 % restants par les fonds du Mécanisme de relèvement et de résilience de l’Union européenne. 

La politique de l’industrie et de l’énergie a également doublé ses ressources, atteignant le chiffre de 11.166 millions. Sur ce total, 5.623 proviennent du financement de projets du Mécanisme de relèvement et de résilience de l’Union européenne.

 

L’accent est mis sur l’éducation, la science et la santé 

Les comptes montrent que le gouvernement s’est engagé à atteindre 5% du PIB en investissements dans l’éducation, qui a augmenté de 70,2 % pour atteindre le budget de l’éducation de 4.893 millions en 2021, en grande partie grâce à l’injection européenne. Les principaux bénéficiaires de cet investissement supplémentaire sont les bourses, l’éducation des enfants et la modernisation de la formation professionnelle. 

D’un autre côté, après une décennie de coupes budgétaires et d’absence de réformes, l’État mise avec force sur la science: 11.483 millions pour la recherche et l’innovation dans le domaine de la santé et l’encouragement à la RDI et à l’industrie des sciences. C’est ainsi que la croissance budgétaire a été la plus forte depuis 2000, soit 80 % de plus qu’en 2020.

Enfin, la santé recevra un montant total de 2.945 millions d’euros grâce aux dotations financées par le mécanisme de relance et de résilience et par l’aide à la relance pour la cohésion et les territoires de l’Europe. 

 

Soulagement pour le secteur culturel 

Le secteur culturel, profondément touché par la pandémie, bénéficie d’une enveloppe de 948 millions d’euros, soit une modeste augmentation de 3,7% par rapport au budget de l’année dernière. À cela, il faut ajouter les 200 millions provenant du Fonds européen, qui s’élèvent à 1.148 millions. Ce supplément augmente la variation par rapport à 2020 à 25,6%.

 

Promotion des politiques d’égalité et de prise en charge citoyenne 

451 millions pour le département d’Irene Montero, dont le ministère a enregistré la plus forte augmentation, après celui du Travail. La plupart des fonds seront consacrés à des programmes de conciliation et à la lutte contre la violence sexiste. En outre, l’année prochaine, les congés de maternité et de paternité seront mis sur un pied d’égalité pour la première fois dans l’histoire.

Le Système d’autonomie personnelle et de prise en charge de la dépendance prévoit par ailleurs un montant de 2.354 millions d’euros, soit une augmentation de 603 millions par rapport à 2020.

 

Augmentation de salaire du Gouvernement et des fonctionnaires 

Les comptes prévoient une augmentation de 0,9 % pour les membres du Gouvernement et pour les quelque 3 millions de travailleurs publics de l’Administration centrale, de la Sécurité sociale et des différents organismes autonomes.

 

Les recettes fiscales augmentent de 13 % 

Les budgets pour 2021 estiment le recouvrement à 255.631 millions d’euros, dont 222.107 millions d’euros de recettes fiscales. Dans cette optique, l’une des mesures les plus controversées a été la hausse de la taxe sur le diesel, qui a créé un mécontentement dans le PNV et Ciudadanos. Au chapitre des recettes, on relève également une hausse de l’IRPF à quelques contribuables de revenus (0,08 % du total des déclarants) dépassant 300.000 euros, en plus d’une augmentation de trois points pour les revenus en capital de plus de 200.000 euros. À ces chiffres s’ajoutent les recettes prévues au titre des cotisations sociales (125,144 millions) dans le budget de la Sécurité sociale.

 

Malgré les réticences de certains partis à l’égard des attentes budgétaires, l’État reste optimiste dans ses prévisions pour 2021 et prévoit « une croissance qui sera renforcée par le plan de relance, de transformation et de résilience, ce qui peut permettre d’atteindre un taux de croissance du PIB réel de 9,8% », comme l’indique le projet de loi sur le budget général. L’objectif est de combler le fossé créé par la chute de 2020. 
Pour en savoir plus: https://www.sepg.pap.hacienda.gob.es/sitios/sepg/es-ES/Presupuestos/PGE/Documents/LIBROAMARILLO2021.pdf

 

Blanca López Fiñaga, Vilanova i la Geltrú, 13/11/2020